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L’Acatenango, la plus belle expérience de notre vie

Le Pacaya était une mise en jambe ou plutôt une mise en adaptation. C’est maintenant que les choses sérieuses vont commencer !

Tout d’abord, le volcan Acatenango fait partie des plus hauts volcans d’Amérique Centrale avec le Fuego. Il culmine à 3976m. Ce volcan est en sommeil et n’est pas entré en éruption depuis 1972.

Quant au Fuego, il est très actif et est même considéré comme l’un des plus actif du monde. Par contre, il est un peu plus petit que son proche voisin l’Acatenango avec 3763m. En 2018, cette dernière grosse éruption a fait de sérieux dégâts aux villages des alentours. Et plusieurs centaines de personnes ont été blessées ou sont décédées. Notre guide nous a expliqué que les villageois sont prévenus lors d’une forte éruption. Mais en réalité, très peu fuient. Pourquoi ? Ils ont conscience du danger et de la menace qui pèsent sur leur vie. Mais, ils veulent à tout prix protéger leur maison des potentiels pilleurs.

Maintenant, on vous raconte notre ascension de l’Acatenango et comment nous avons vécu la plus belle expérience de notre vie

Nous sommes le 12 janvier 2022, il est un peu moins de 9h quand la navette passe nous récupérer au point de rendez-vous. Nous rencontrons Farah et son collègue. Farah, est la boss de l’agence C&ATraveler. Cette femme c’est la bonne humeur et le dynamisme incarnés. 

Stressée depuis la veille. J’angoisse du côté hyper sportif de la montée. Elle nous fait vite relativiser et nous met à l’aise grâce à son humour. 

Après une petite demi-heure de route, nous arrivons au local de l’agence. C’est ici que nous sommes briefés, qu’on nous donne notre matériel et notre nourriture pour les prochains repas. Mais nous faisons aussi connaissance avec le reste du groupe. Nous sommes 20 personnes et 3 guides. Israéliens, belges, français, hollandais et tchèque. 

Matériel et nourriture

Matériel fourni par l'agence

– paire de gants 
– manteau chaud/doudoune 
– lampe frontale
– tour de coup
– sac à viande en polaire

Nourriture

– 3 litres d’eau dans un camelback
– glacière avec :

  • Tupperwares contenant : 
    ** le repas du midi (poulet, riz, salade, banane)
    ** le repas du soir (pâtes bolognèses, pain aillé, pomme)
    ** le petit déjeuner du lendemain (pain, céréales, lait en poudre, chamallow)

Attention, tout l’équipement et ce que contient la glacière sont répertoriés. Si vous cassez, perdez ou oubliez quelque chose, cela vous sera facturé au retour au moment du check de votre équipement à l’agence. 

Vous pouvez aussi apporter vos propres collations. De notre côté, nous avions pris des amandes et des bananes.

Vêtements à prendre avec vous

Prévoyez un change car le temps là-haut peut être capricieux et il peut pleuvoir. 

– t-shirt manches longues chaud – doudoune + polaire + kway
– 2 paires de chaussettes + culotte/caleçon de rechange
– bonnet 
– casquette + lunette de soleil et crème solaire pour la journée 
– pantalon pour le soir
– t-shirt + short/legging pour randonner
– papier toilette 

Il vous faut impérativement un équipement chaud, de bonnes chaussures de marche (même s’ils en louent à l’agence, elles ne sont pas forcément adaptées à vos pieds), un sac à dos de minimum 40L (location possible aussi à l’agence). 

Les températures varient beaucoup. Déjà en montant vous aurez vite chaud. Aux pauses, vous aurez vite froid à cause du vent et de l’humidité. Parfois vous passez les nuages alors il pleuviote. Et si vous n’avez pas de chance, il pleut tout simplement. Et lorsque le soleil tape, il ne fait pas semblant. Dans le groupe, beaucoup avaient des coups de soleil en rentrant le lendemain.

Comment se déroule l'ascension ?

Après avoir récupéré le matériel et la nourriture, nous remontons dans la navette qui nous dépose au pied du sentier

Maintenant, le meilleur investissement que vous pourrez faire c’est de louer un bâton en bois. Il devient votre meilleur allié pour les prochaines heures. Certaines personnes en avaient deux, mais à notre goût, un seul suffit. Si vous avez des vrais bâtons de marche, prenez les ! 

Et c’est parti ! Farah nous a prévenu, la première heure est la plus difficile. Le début de l’ascension commence à 2200m d’altitude. C’est tout de suite de la montée, ça le sera pendant les trois prochaines heures. Le sentier commence avec un chemin en terre puis on finit rapidement par nous enfoncer dans un mélange de terre sableuse. Farah ne nous avait pas menti, c’est difficile. La première heure, le corps doit s’habituer à l’altitude. On transpire beaucoup même s’il ne fait pas très chaud et nous sommes vite essoufflés. Les guides font régulièrement des pauses pour que l’on récupère quelques minutes avant de s’y remettre et une plus longue pause pour le déjeuner.

Le secret ? Aller à son rythme. Faire des petits pas pour ne pas trop en demander aux muscles et ne pas être trop essoufflé. Et si vous êtes dernier, c’est OK. Pas de pression. Le groupe vous attendra et il y aura toujours un guide derrière vous. N’oubliez pas aussi de boire régulièrement mais en petites gorgées.

Les paysages et la végétation sont superbes. On passe par des forêts presque des clairières. On ré-aperçoit petit à petit les montagnes environnantes puis les volcans.

A partir de la troisième heure, vous entrez dans la dernière partie de l’ascension. Le sentier est assez plat et c’est presque une promenade de santé à ce stade ! haha

Comptez en moyenne 4 à 5 heures pour l’ascension globale.

L’arrivée au camp est un soulagement. On se dit « punaise, on a réussi ! ». Fiers de nous comme jamais avec en récompense cette vue incroyable sur le volcan Fuego !

L'option Fuego ?

Après 4-5h de marche voire plus en fonction de votre rythme, vous avez la possibilité de vous rapprocher encore plus du Fuego. Si vous décidez de le faire, vous aurez à peine le temps de souffler qu’il faudra déjà repartir.

Cette option vous permet de grimper une pente du Fuego pour vous rapprocher des éruptions. C’est 3h de marche supplémentaires qui vous attendent. Et 3 heures HARD.

Il vous faudra d’abord redescendre une partie de l’Acatenango assez raide dans du sable volcanique glissant. Puis remonter celle du Fuego.
Et faire le chemin retour jusqu’au camp à la frontale dans la pénombre de début de soirée. Nous ne l’avons pas fait, mais notre ami Geoffrey a été plus courageux. Il est revenu complètement épuisé. Mais heureux de l’avoir fait.

Un conseil : prenez un encas : fruit ou barre de céréales.

La soirée et la nuit sur le camp

Les camps ne sont pas tous pareils ni du même « standing ».

Certains ont juste des tentes classiques, d’autres des tentes avec des bâches de protection par-dessus (comme le nôtre) et encore d’autres où vous dormez dans des abris en dur. C’est vrai que la bâche de protection au-dessus de la tente est un vrai plus car sans vous devez sentir encore plus le froid.

En arrivant au camp, on nous assigne une tente. Puis c’est l’heure du chocolat chaud au coin du feu.

Il fait encore jour. On assiste aux premiers grondements du monstre situé juste en face de nous où de la fumée sort.

Les températures baissent. Il faut dire qu’on se trouve maintenant à 3700m au-dessus de la mer. C’est pourquoi, les soirées et les nuits sont fraiches même glaciales ! Heureusement que le feu est présent, même si parfois nous avons du mal à respirer à cause de la fumée. Nous enfilons les couches de vêtements pour avoir plus chaud.

Et dès que la nuit tombe, l’incroyable spectacle commence. C’était tellement grandiose. On a du mal à poser les mots exacts sur les émotions qu’on a ressenties.

Nous avions tous les yeux rivés sur le volcan quand les premières laves surgissent. Des explosions de rouge, des cailloux qui rebondissent. Nous sommes tous comme des enfants laissant sortir des « Ahhhhh », « Ohhhhhhh » mais profitant surtout du spectacle en silence emmagasinant ce qu’il se passe pour ne pas en perdre une miette.

Le Fuego étant le volcan le plus actif du Guatemala voire du monde, nous avons le droit à des éruptions toutes les 15 minutes environ. Parfois plus, parfois moins.

En plus d’être visuellement splendide, c’est aussi très sonore. La terre gronde, les cailloux frappent le sol et dédallent, les éruptions rugissent.

On sait qu’il le faut, mais on n’a pas envie de fermer l’œil pour profiter encore, encore et encore de ce moment unique. Nous nous sommes même couchés les derniers du groupe. 

Le lendemain et la descente

Les guides nous réveillent en pleine nuit. Il est 3h50. Il fait un froid glacial, les bâches des tentes sont même gelées.

C’est l’heure de partir pour la dernière ascension de l’Acatenango. L’ultime ascension jusqu’au sommet.

C’est équipés de frontales, de gants et de bonnets, que Thomas et Geoffrey grimpent avec quelques autres personnes du groupe. Principalement les hommes. Les femmes plus frileuses ou plus fatiguées sont restées dans les tentes.

De mon côté, ça y’est ! J’ai officiellement 30 ans. Une nouvelle dizaine fêtée à 3700m d’altitude, seule, à observer le rugissement des entrailles de la Terre à 4h du matin au coin du feu. Ce moment est impensable, irréel et magnifique. Après presque 1h30 à en prendre plein les yeux, je retourne m’abriter quelques instants dans la tente en attendant le lever du soleil.

Pour les garçons, le froid est vraiment saisissant malgré l’effort. C’est 1h30 de montée dans du sable volcanique. A s’enfoncer, à glisser. Là-haut, il fait -3°C. Leur montée est aussi rythmée par les explosions.

Arrivés au sommet, le jour se lève. Le crépuscule montre sa panoplie de couleurs et les nuages semblent s’enflammer. D’un autre point de vue, celui du camp, les couleurs sont toutes aussi majestueuses.

Au sommet, les reliefs sont presque lunaires. Des cailloux et du givre blanc recouvrent la surface. Il faudra encore environ 45 minutes pour revenir au camp.

Après le retour des courageux, on prend tous ensemble le petit déjeuner. On repack nos sacs en veillant à n’oublier aucun matériel fourni par l’agence.

Enfin, on entame la descente. Il nous faudra 2h30 pour arriver au point de départ, là où nous a déposé le bus il y a 24h.

Nous avons trouvé la descente plus difficile et traumatisante pour le corps que la montée. Les genoux en prennent un sacré coup. Carrément, à la fin, nous avions du mal à plier les jambes.

Pas sportif-ve, je peux le faire ?

La réponse est OUI !

Oui, c’est difficile. Oui, vous allez avoir mal aux jambes, être essoufflé et faire de multiples pauses.

Mais OUI c’est faisable même si vous n’êtes pas sportif-ve pour deux sous.

Nous avons vraiment vu tous les profils sur cette ascension. Des jeunes, des enfants, des moins jeunes et de toutes les corpulences.

Comme dit l’adage « petit à petit, l’oiseau fait son nid », petit à petit, pas après pas, vous vous rapprocherez du sommet.

Alors croyez en vous ! Dépassez-vous ! Car ça sera surement l’une des plus belles expériences de votre vie. Et rien que pour ça, ça vaut tous les efforts

Infos pratiques !

Pour l’ascension de l’Acatenango, nous sommes passés par une agence qui nous a été recommandée à plusieurs reprises. Il s’agit de l’agence C&A Travelers.

Prix : 475Q/pers (=54,20€) tout compris même l’entrée au parc.

Certaines agences vous avancent un prix moins cher mais il faut rajouter l’entrée.

Option Fuego : 200Q en plus à payer au guide

Après ces fortes émotions et ces souvenirs plein la tête, nous nous dirigeons maintenant vers le Lac Atitlan.

2 commentaires

  • Sophie

    Bonjour,
    J’ai adoré votre article ! Bien detaillé, avec toutes les infos souhaitées et qui donne trés envie !
    J’envisage ce voyage et j’aimerai connaitre un petit « détail pratique ».
    Avec quel materiel photo et zoom avait vous fait les photos en gros plan du volcan en éruption ?
    Merci beaucoup
    Sophie

    • Noulaba

      Bonjour Sophie,

      Merci beaucoup pour votre retour. Ca nous fait toujours plaisir 🙂
      Alors, pour les photos, nous avons un appareil photo compact Canon Gx5. L’appareil n’a pas la possibilité de mettre un zoom en plus. Par contre, nous avons fait des pauses longues pour avoir de jolis rendus.
      On vous souhaite un très beau voyage au Guatemala et surtout une incroyable expérience au sommet de l’Acatenango !

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